La mission du Hudson River Park Trust dans le cadre du réaménagement du Pier 26 de New York, dans le Hudson River Park, était de se concentrer sur l'écologie d'avant la colonisation de l'estuaire de l'Hudson. Le parc redessiné, ouvert en septembre 2020, met aujourd'hui de multiples façons les gens en contact avec l'écologie diversifiée du fleuve.

Le studio de Philadelphie d'OLIN s'est donné pour mission de rendre ces contacts avec le fleuve délibérés et apparents. « Notre design a découlé de la mission écologique forte du Hudson River Trust. Nous avions vraiment l'écologie à l'esprit, dit Demetrios Staurinos, gestionnaire de projet d'OLIN. « Le Trust voyait le Pier 26 du Hudson River Park comme une plateforme éducationnelle. Notre design met littéralement l'accent sur certaines caractéristiques écologiques ici et là dans le parc. Mais, bien sûr, le plus important reste le fleuve. On voit ce projet du point de vue de l'aménagement paysager. L'architecture n'y occupe pas une place centrale. En tant qu'architectes paysagistes, nous avons apporté au projet un aménagement paysager qui dit quelque chose à propos de l'écologie de l'estuaire de l'Hudson. »

Le parc de 2 6 acres, au dénivelé de 12 pieds, entraîne les visiteurs dans cinq zones écologiques uniques, du mur de soutènement au bord du fleuve. « C'est un parcours sur mesure à travers les lieux », explique Lucinda Sanders, directrice générale d'OLIN et partenaire responsable. Le concepteur principal Trevor Lee décrit le parcours ainsi : « On va de haut en bas, d'est en ouest, on passe du sec au mouillé, du béton urbain au mou, du mur de soutènement municipal à une passerelle traversant des zones naturelles, forêt, prairie côtière, zone de marée rocailleuse et, enfin, le fleuve lui-même. »

Une plateforme en bois de 850 pieds de longueur constitue le principal moyen de marcher du mur de soutènement à la rive. Mais au lieu d'opter pour les précieux bois durs tropicaux qu'on retrouve souvent dans de tels projets, l'équipe de design a choisi le Kebony, un bois modifié écologique présentant la qualité, l'apparence et la sensation du bois d'imbuia. La plateforme comprend un mur de 400 pieds de longueur le long du fleuve. OLIN s'est tournée vers Studio 431 de Landscape Forms pour lui demander de concevoir et de construire le mur, qui enveloppe le quai et s'en éloigne en porte-à-faux. La hauteur du mur commence à 42 pouce et augmente jusqu'à atteindre sept pieds, avant de diminuer jusqu'à la hauteur de la rampe. Le mur est également doté d'un mobilier, dont un bar d'une longueur de 35 pieds, des tabourets de bar et un banc de détente linéaire de 95 pieds.

« Il était important de rendre le mur de bois emblématique, dit Lee. Nous voulions créer un mobilier de grande taille, non pas quelque chose qui aurait tout simplement reposé sur le dessus du quai. En enveloppant tous les côtés, le mur a l'effet d'une peau, d'un geste singulier, d'une expérience sculpturale qui est magnifique de tous les angles. »

Le mur protège également contre le vent et les intempéries le long du fleuve. « Il faut que les visiteurs soient confortables, et c'est pourquoi nous avons développé l'idée de rampe, dit Lee. Pourquoi ne pas créer quelque chose qui vous protège contre le vent et sur lequel on peut s'asseoir? La hauteur augmente  vers le centre, puis diminue de nouveau. Les gens peuvent s'asseoir, s'abriter, profiter du soleil en direction sud, mais le mur respecte quand même les normes en matière de hauteur de rampe. »

Mais le mur n'empêche pas non plus les gens de contempler le fleuve. « De nombreux clients affirment que ce serait une hérésie d'obstruer la vue, dit Sanders. Le côté nord du mur n'est pas plein. Il respire et comprend des ouvertures, des fenêtres donnant sur le fleuve. » Le mur permet également d'utiliser le parc plus longtemps en une année. « La plateforme et le mur permettent de s'asseoir de nombreuses façons et favorisent la cohésion sociale. Tout est ouvert, on est en contact les uns avec les autres sur la plateforme, et en contact avec le fleuve », dit Sanders.

La complexité et les détails de la construction du mur, sans parler de la conception de quelque chose capable de résister aux ouragans, ont motivé l'équipe de Studio 431, des équipes responsables de l'estimation à la chaîne d'approvisionnement, en passant par les opérations et l'ingénierie. « Tous les composants du mur de bois devaient être assemblés en une seule pièce continue, dit Jamee Kominsky, architecte paysagiste principale chez OLIN. Nous savions que Studio 431 avait ce qu'il fallait pour relever le défi. »

Chad Kendall, ingénieur principal de Studio 431, a réfléchi à la façon d'assembler et d'installer chacune des pièces du mur ainsi qu'à la façon dont on pourrait assurer les réparations et l'entretien futurs du mur et préserver le concept d'OLIN. « Le mur consistait en environ 3 500 planches, dont 438 uniques, chacune exigeant son propre programme CNC en vue de composer les 100 sections du mur. Notre défi consistait à coordonner toutes ces pièces uniques afin de créer un élément de site monolithique. » Les détails méticuleux d'OLIN, dessinés par Kominsky, ainsi que les dessins élégants de Kendall, ont permis de créer ce que Trevor Lee a qualifié d'«élément de décor emblématique ». Le mur a été fixé au quai par une série d'ailettes en acier inoxydable placées à quelques pieds les unes des autres, ancrées au quai et puis dissimulées par les planches enveloppant ce dernier. Il n'y a aucun élément de fixation exposé, autre exemple de haut degré de raffinement du mur. Les cavités situées à l'intérieur du mur permettent de retirer les panneaux aux fins d'entretien. Les meubles de salon et les composants du bar sont eux aussi conçus avec des panneaux amovibles.

« Chaque section de mur était unique, puisque le mur monte et descend, dit Kominsky. Et chaque section a ainsi sa propre personnalité, qu'il s'agisse d'une surface verticale ou d'un siège, d'un banc ou d'une fenêtre, ou encore de l'éclairage mettant en valeur un bar avec tabourets et appui-pieds intégrés. Chad Kendall a vraiment réfléchi à la façon dont chaque pièce est assemblée, ayant pensé à tout en matière de raccords et d'ajustement. Studio 431 a fait un travail extraordinaire. Le mur est parfait, on a l'impression que la plateforme se replie et s'avance au-dessus de la cloison du quai. C'est vraiment beau à voir. »

Deux abris dotés de balançoires Austin modifiées de Landscape Forms permettent aux visiteurs de s'asseoir ailleurs que sur les bancs communs que l'on retrouve le long de la plateforme et du mur. « Ces sièges sont plus intimes, à l'abri du vent, du soleil et de la foule qu'il y a sur le quai », dit Lee. Les abris ont leur propre personnalité et procurent des expériences différentes. Un des abris est fait de métal perforé et l'autre de bois Kenoby. Les abris se fondent au décor maritime ouvert, lequel a donné à OLIN l'idée de créer des enceintes protégeant les visiteurs contre le soleil et le vent. « C'est un endroit confortable, et les balançoires ajoutent un dynamisme à l'expérience », dit Staurinos.

Le projet Pier 26, dans le Hudson River Park, est un exemple de la façon dont Studio 431 et Landscape Forms collaborent pour meubler les sites avec des éléments personnalisés, modifiés et standards. Les chaises longues Harpo et les tables et chaises Parc Centre, les balançoires et les tabourets de bar Austin modifiés ainsi que les abris personnalisés, le mur et les bancs et les tables intégrés apportent une uniformité qui respecte la vision d'OLIN, laquelle souhaitait offrir différentes expériences aux personnes qui s'assoient. « Studio 431 et Landscape Form se sont unis pour offrir une gamme complète de produits standards et personnalisés, dit Mark Haase, de Studio 431. Mais tout vient de Landscape Forms, on utilise les mêmes processus et finis. Les éléments standards et personnalisés se fondent les uns aux autres de manière à former une famille de produits. »

« OLIN a remis en question l'idée de siège, explique Staurinos. Tout siège concerne l'interaction sociale. Chacun des différents types de sièges trouvés sur le Pier 26 dans le Hudson River Park favorise les interactions et tire profit du fait qu'on sa trouve sur l'eau. Il y a des bancs de parc traditionnels à l'extrémité est du quai, et des bancs assez larges et diversifiés pour qu'on puisse s'asseoir de différentes manières. On peut changer de perspective grâce à des bancs avec ou sans dossier. Les grandes chaises longues placées le long du mur permettent d'interagir avec la famille ou un groupe d'amis. Les balançoires qu'on retrouve dans les abris permettent un moment d'intimité. Tous les sièges permettent d'interagir ici et là le long du quai. »

Haase est reconnaissant envers OLIN pour son approche hors du commun des éléments extérieurs. « C'est pourquoi OLIN est une des sociétés d'aménagement paysager les plus primées, ajoute-t-il. Elle prend le concept de mur et l'approche différemment. Le quai est lui-même un habitat naturel. Le design d'OLIN comprend des fenêtres et des zones où s'asseoir à l'intérieur du mur afin que les gens restent près du fleuve. Nous avons été stupéfiés par le niveau de détails et l'inspiration des concepteurs. »